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A boire et à manger
2 juin 2016

Soirée étonnante à LPV Forez

Je pourrais faire le même discours que dans mon précédent billet sur l'importance d'entretenir des relations, sous peine qu'elles s'effilochent. Aussi, après avoir passé une journée dans les coteaux du Gier en compagnie de Guy Dumas  (compte-rendu à venir), j'ai passé la soirée avec la joyeuse bande de LPV Forez (pour le rappel de l'épisode de l'année dernière, c'est ICI). Nous étions en effectif réduit, faute de concordance des emplois du temps, mais la bonne humeur, le beau temps et les bouteilles étaient là. Bien suffisant pour passer une belle soirée.

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Il faisait beau,, donc, sur Saint-Etienne vendredi soir, ce qui a permis un Jean-Bernard d'allumer le barbecue. Mais avant, nous avons pris l'apéro avec une brioche aux grattons et un Champagne : sa robe est d'un beau doré, avec des bulles nombreuses mais très fines. Le nez est au départ assez discret, puis dévoile des notes de fruits blancs et jaunes, d'agrumes, avec une touche de mousseron et une pointe de brioche  (ou l'inverse). La bouche est ample et élancée, tendue par une acidité fine mais implacable, heureusement égayée par une matière bien mûre et des bulles caressantes. L'ensemble est bien équilibré. La finale est vineuse et tonique, associant noble amertume et notes salines. JB le reconnaît à l'aveugle. Moi pas alors que je l'ai bu chez son producteur il y a quelques mois : c'est Conges 2006 de Janisson-Baradon.

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Nous passons à l'entrée : ce sont des nouilles soba (au sarrasin) assaisonnées au jus de fruit de la passion , et accompagnées de fèves crues, d'amandes fraîches et de tranches de tamarillo. L'intensité aromatique qu'apporte le fruit de la passion aux pâtes est assez impressionnante. Un premier blanc sec est servi : sa robe est d'un jaune assez standard. Le nez l'est moins, due à une certaine réduction : pétard, varech, sésame grillé. Avec l'aération, ces arômes disparaissent  pour laisser place au citron confit, la noisette grillée, la truffe, avec une petite touche d"herbes médicinales (façon Chartreuse). La bouche est ample, douce, avec une matière mûre, riche, séveuse,  qui ne tombe pas dans la mollesse grâce une acidité sous-jacente. C'est en finale que le vin se révèle le plus, avec une minéralité marquée (pierreuse), renforcée par des amers "médicinaux" (gentiane). Cela apporte un côté exalté/exaltant au vin. Mais on peut aussi trouver cela un brin too much. Perso j'aime bien ! Il s'agit du Viré Clessé cuvée E.J. Thévenet 2008 du domaine de la Bongran.  

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Arrivent direct du BBQ les gambas pour accompagner les sobas. Elles sont cuites à la perfection, avec un léger goût fumé qui sait rester discret. Un nouveau vin blanc est servi : la couleur cuivrée est intrigante. Le nez est très marqué par les fruits secs et l'encaustique. La bouche est tendue, avec une matière dense, mais très fatiguante aromatiquement. Ce vin a clairement un pet'. Lorsqu'on m'annonce Edmond 2007 de Mellot, je rappelle à mes camarades que j'ai rencontré le même problème sur la même cuvée du même millésime lors d'une dégustation à Bourges chez l'ami Jean-Loup. Même si c'est difficile de généraliser, il y a clairement un souci qui va au-delà d'un simple problème de bouchon.

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Avec de l'andouillette, également grillée au BBQ, arrive un blanc sec de remplacement : là, la robe est normale. Et le nez, quoique classique, très sympa : lemon curd, beurre frais, petite touche noisetée. La bouche est ample, aérienne, avec une très belle tension et une fraîcheur cristalline. Et une race incontestable ! La finale intense, saline, sur le citron confit, renforce cette impression. C'est un superbe vin même si on sent qu'il n'est qu'à l'aube de son existence (enfin, pas cette bouteille  : elle, elle a été proprement torchée). Une très belle trouvaille due à l'ami Simon : un Saint-Aubin 1er Cru le Charmois 2014 du domaine Bouard-Bonnefoy.  

À noter que l'andouillette écrasait énormément le vin, alors que bu seul, il était très expressif.

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J'ai alors débouché mes découvertes du jour dénichées dans les Coteaux du Gier, située à une trentaine de kilomètres d'ici. J'étais curieux d'avoir les avis d'amateurs éclairés : d'abord Corde sensible 2014 produit par les Déplaude de Tartaras, un Viognier sur schistes. Le nez est typlque du cépage : abricot, pêche jaune, violette. La bouche, par contre, est fine, pure, cristalline, avec juste ce qu'il faut de tension, loin de la lourdeur habituelle. La finale se permet met même quelques notes citronnées qui apportent du peps.

Du même domaine, un Gamay sur schiste qui s'appelle Hop'là. La robe est rubis translucide. Le nez est fin et fruité sur des notes de fruits rouges frais et d'épices. La bouche est elle aussi pure, fine, glissante, très aérienne,  légèrement poivrée, assez éloigné de l'image habituelle du Gamay. A l'aveugle, je pense d'ailleurs que l'on partirait plutôt en Pinot noir. Tout le monde apprécie. Ce vin (bio) est vendu 7,50 € à la propriété !

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La bavette de 1,8 kg est servie. Elle est cuite à la perfection, c'est à dire très peu ;-)

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Avec elle, un aligot de compétition qui ferait pâlir Mamie Bras de jalousie.

Il nous est servi ensuite un vin qui nous pas mal baladés, même si Flo est parti direct sur un Gamay (moi pas, pour être honnête). La robe est nettement plus sombre que le vin précédent. Le nez évoque la framboise, les fruits noirs très mûrs, rafraîchis par des notes de menthol/eucalyptus. La bouche possède une chair dense, veloutée, d'une fraîcheur revigorante. Celle-ci persiste longuement en finale, sur des notes de cerise noires et de noyau, et puis toujours ce menthol. Franchement extra, et avec ce boeuf, on se régale ! Ah oui, j'oubliais : c'est un Morgon vieilles vignes 2010 de Daniel Bouland

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Un bref moment de répit me permet de sortir deux autres trouvailles du jour: une Syrah la Chanse 2014 du même producteur que précédemment. Si l'aromatique est très Syrah ( fruits noirs, violette, léger lard fumé/poivré), la bouche a un profil proche de celle du Gamay : fine, élancée, aux tannins soyeux/glissants. La finale est expressive sur des notes épicées et balsamiques. Y a bon !

Et puis, une bouteille ouverte ce midi chez un producteur voisin : Guy Bonnand. Une Syrah 2014 "fûts de chêne". Le nez est plus extraverti que le précédent (violette, mûre, poivre), avec un léger grillé dû à l'élevage. La bouche est plus dense et sensuelle, tout en gardent le côté élancé et dynamique du schiste. La finale est dans la continuité, avec des notes poivrées/lardées, et une pointe de vanille. On sent un côté plus "travaillé", mais c'est bien bon aussi (9.90 € au domaine !).

Le vin suivant a une robe grenat plus évoluée, avec des arômes de fraise confit, de prune, de cerise à l'eau de vie et de cacao. C'est en bouche que ça se gâte : alcool marqué, tannins très accrocheurs. Cette cuvée la Crau 2006 du Vieux Télégraphe a clairement un souci (bouchon, mais pas bouchonnée).

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Chez JB, tout passe au BBQ, même le camembert !

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L'accord avec une bulle légèrement sucrée frôlait le génial, la douceur de la boisson équilibrant la force du camembert et le gaz carbonique apportant du peps et de la fraîcheur. Etant donné les saveurs muscatées de ce vin, cela limite les hypothèses. Et comme Cédric précise que c'est un clin d'oeil à mon encontre, je sais alors qu'il parle ...

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... de la Clairette de Die  Cuvée Impériale de Jaillance !

Pour la petite histoire, je l'avais conseillée en novembre dernier sur notre forum favori, Cédric en avait achetée, trouvée bonne, sans plus. Là, c'est la meilleure qu'il ait jamais bu. Ben oui, c'est comme le Champagne : faut attendre après le dégorgement ;-)

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J'avais promis d'amener le dessert et le vin qui allait avec. Je l'avais préparé avant de partir pour  le Forez... et j'ai oublié de le mettre dans la voiture. Ceci dit, vu le soleil de jeudi et vendredi, il aurait certainement souffert. Bref, vendredi en fin d'après-midi, je suis allé à Saint-Etienne pour en trouver un remplaçant. J'ai demandé à Google quel était le meilleur pâtissier de la ville. Réponse en quelques secondes : Bruno Montcoudiol. Ensuite, tu laisses Google Maps te guider ... et tu arrives en moins de 10 mn à la boutique ! J'ai vite trouvé le gâteau qu'il me fallait : Floralie. Biscuit moelleux orange figues, coulis orange abricot, biscuit praliné amandes et croquant chocolat. Quasi un descriptif du vin que j'amenais !

Et donc, je sers le vin : même si on ne voit plus grand chose, la couleur est entre l'or et le cuivre. Le nez évoque l'écorce d'orange confite, l'abricot et le pralin, avec un pistil de safran. La bouche est riche, onctueuse, et en même bien fraîche, équilibrée. La finale est d'une grande persistance, sans jamais tomber dans la lourdeur. Me connaissant, mes amis se doutent que ça vient de Tirecul la Gravière. Reste à trouver la cuvée et le millésime. Je ne vous pas languir, ami lecteur : c'est Madame 1998.

De mémoire - mais j'ai peut-être raté un épisode - il n'y a pas eu de p'tite gnôle pour parachever ce festin. Juste un gros dodo sur place, histoire d'être d'attaque pour le lendemain...  

Commentaires
L
oui, il peut même arriver que tu boives un Yquem sans t'en rendre compte...
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M
Et tu sais ce qu'elle te dit, la Mamie Bras ? N'oublie pas que c'est aussi mon nom et que je tire assez bien l'aligot ! Tu viens le goûter quand tu veux !!!
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D
On salive encore; la bavette comme dit une Dame sur FB un poil de plus de cuisson peut être?<br /> <br /> Quelques nouveautés côté vin intéressantes comme la syrah de G.Bonnand m'intéresseront.<br /> <br /> Encore un bon moment comme on en réalise avec le groupe ou sous -groupe LPV-BZH.
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Quand deux passions se rejoignent pour n'en faire qu'une: la gastronomie
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