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A boire et à manger
11 novembre 2009

Le tour du Sauternais en 40 vins : merci Millésima !

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A chaque fois que Millésima m'invite à une dégustation, j'ai du mal à refuser tellement l'affiche est belle. L'année dernière, à l'approche des fêtes, le négociant avait organisé une soirée champagne. Cette année, ce sont les Sauternes qui étaient à l'honneur. L'occasion de goûter à la suite Yquem, Climens, Coutet, Rieussec, Guiraud... étant plutôt rare, j'ai sauté sur l'occasion.

Etant déjà sur Bordeaux, j'ai pu pour une fois arriver dès 18h. Du coup, j'ai pu naviguer sans encombre de stand en stand, discuter avec les propriétaires, me diriger vers les crachoirs sans slalomer. Im-pec-cable !

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Ca pourrait être pire : j'ai démarré avec Guiraud, domaine à la grande régularité.

2006 : nez sur des notes d'élevage et de rôti. Bouche fine, fraîche, légèrement acidulée, d'une douceur  discrète. Finale ad hoc, mentholée. Un vin parfait pour l'apéritif.

2002 : Nez sur les fruits exotiques (ananas, mangue) et la noix de coco. Bouche cristalline à la fraîcheur éclatante, d'un très bel équilibre. Le sucre est là aussi en retrait. Finale persistante sur des notes confites.

1996 : nez plus évolué, sur des notes de truffe noir et de miel de châtaigner. Bouche douce, élégante, d'une grande finesse, sans lourdeur aucune. Belle finale sur l'écorce d'orange amère.

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Je poursuis par mon domaine sauternais préfèré : Fargues. Ce domaine produit des vins fins et élégants qui me causent bien en général. Va-t-il être à la hauteur ce soir ?

2003 :
nez sur le miel et l'abricot rôti. Bouche très ample, douce, soulignée par une fine acidité. C'est d'une élégance folle. Finale délicatement miellée. Ce vin n'est pas tombé dans l'excès du millésime.

1996 : nez mêlant miel, truffe et agrumes. Bouche douce, harmonieuse, très fraîche, et d'une grande finesse aromatique. Belle finale sur des notes truffées.

1997 :
nez intense sur la mandarine confite. Bouche à la fois tranchante,  incisive, mais aussi voluptueuse, à la  matière soyeuse et  aux arômes intenses d'agrumes. Finale longue et intense. Certainement MON vin de la soirée.

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J'avoue, je n'avais jamais entendu parler du château Liot. L'occasion ce soir de découvrir ses vins.

2003 : nez étonnant sur des notes d'écorce d'agrume de fumée. Bouche de belle ampleur, fraîche et nette. Grande pureté. Premier contact réussi.

2001 : nez sur des notes confites et miellées. Bouche élancée, vive et éclatante. Grand équilibre général. Si je veux mégoter, je pourrais lui reprocher une finale juste moyenne. Mais c'est certainement l'une des belles découvertes de la soirée.

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Bon, là, ils n'étaient encore pas tout à fait prêts, les propriétaires du Cru. Au lieu d'avoir du 2005 et du 2006, ils n'avaient amené que du deuxième. Du coup, Madame est repartie en chercher à la voiture, mais je ne l'ai pas attendue. Donc, un seul millésime pour ce château.

2006 :
nez fin et élégant sur des notes abricotées. Bouche très fine, aérienne, avec une bonne tension. Le tout est assez classieux (terme emprunté au Grand Serge). Grande digestibilité.

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Lafaurie-Peyraguey a une bonne réputation, mais je ne me souviens pas en avoir bu ces dernières années. Découverte, donc.

2005 :
nez à l'élevage "luxueux" sur la vanille, le beurre, la noix de coco. Bouche riche, intense, complexe, d'une puissance impressionnante. Disons que pour l'instant, ça manque un peu de finesse, tout en étant bien équilibré. A attendre au minimum une décennie.

2002 : nez très expressif, avec des notes d'ananas et d'élevage. Bouche ample, assez confite, d'une suavité pas vraiment convaincante, car un peu lourde, surtout pour le millésime.

2003 : nez plus discret, sur le miel et l'abricot. Bouche plus intense, avec une belle acidité, de l'allonge et une grande concentration. Mais le tout reste un peu monolithique. Grand potentiel donc, mais  à attendre, là aussi, pour que la complexité arrive.

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La dernière fois que j'ai bu Yquem, je n'ai pas vraiment été convaincu. Nouvel essai, donc. Pas sur le seul millésime 2005, mais aussi 2002 et 1998. De quoi se faire une idée sur les vins du domaine.

2005 : comme à la Tour Blanche, le nez me semble toujours marqué par des notes de chêne, avec une pointe d'abricot, mais rien d'enthousiasmant. Idem en bouche : c'est assez ample, doux, sans accroche, mais ça manque singulièrement d'allant et de complexité. A oublier au moins deux décennies en espérant que la belle se réveille un jour.

2002 : le profil est très proche du 2005, avec un peu tout en moins, et rien en plus. Intérêt limité pour l'heure.

1998 :
je l'avais bu au domaine en 2004, et j'avais beaucoup aimé ! A l'époque, un de mes plus grands liquoreux jamais bus. Depuis, beaucoup d'eau a coulé sous les ponts. Je retrouve bien l'abricot confit qui m'avait marqué à l'époque. La bouche est plutôt riche, suave sans être lourde. Mais ce n'est pas très emballant. Parfois, il vaut mieux rester sur ses souvenirs...

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Là, c'est plutôt l'inverse. Mes souvenirs avec Doisy-Védrines ne sont pas vraiment emballants. Mais je demande qu'à revoir mon jugement...

2003 : nez sur l'abricot et la mangue. Bouche fraîche, nette, élégante, très portée sur la mangue. Irréprochable.

2002 : nez plus discret. Bouche plus élancée, tendue, avec un bel équilibre. Bien.

1990 : servi avant le 1998, car moins puissant. Superbe nez, d'une grande complexité sur des notes de cire, de miel et de truffe. Bouche fine, incisive, à la matière onctueuse, véritable hymne à la truffe. Fin et vraiment délicieux !

1998 :
nez évoquant la cire à l'ancienne et les fruits confits. Bouche ample, suave, gourmande, d'une grande intensité aromatique et parfaitement équilibré. Un très beau vin, à un prix cadeau (environ 35€).

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J'ai appris quelque chose au sujet de Myrat : il appartient à la famille de Pontac qui posséda longtemps Haut-Brion et le fit connaître à travers l'Europe. Sinon, c'est la première fois que j'en bois...

2002 : nez déjà évolué (truffe) pour un vin relativement jeune. Bouche douce, alanguie, sans structure apparente, mais qui l'air de rien vous emporte loin, sans résistance possible. Une force tranquille délicieusement pernicieuse.

2001 : nez sur les fruits confits et la truffe. Bouche ample, riche, d'une intensité et d'une fraîcheur remarquables. C'est pur, long, bon...

1996 : nez charmeur sur les fruits secs, l'ambre, la cire... Bouche suave, riche, complexe, mais parfaitement équilibrée par une belle acidité. L'un des plus beaux vins de la soirée pour un prix angélique (environ 30€).

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Avec Coutet, on passe à Barsac, ce qui peux expliquer un supplément de finesse.

2006: nez fin et délicat. Bouche douce, en dentelle. On boit comme en rêve.

2002 : nez plus vif, avec des notes d'élevage. Bouche plus riche, également marquée par le bois. Pas très convaincu...

1998 : nez évolué, tout en finesse. Bouche élégante à la matière arachnéenne, avec une acidité qui porte et allonge le vin. Finale sur des notes confites.

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Retour à Sauternes avec Rabaud Promis.

2001 : nez mêlant le rôti aux notes d'élevage. Bouche douce, équilibrée, assez complexe. Amertume assez marquée en finale.

2003 : nez plus confit. Bouche plus riche et plus éclatante, avec une bonne fraîcheur. Retour de l'amertume en finale...

1997 : nez abricoté et épicé. Bouche délicate, cristalline. Mais là encore, une amertume finale. Troublant...

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Puis Rayne Vigneau

2005 : nez élégant mêlant les épices aux notes confites. Bouche élégante, pleine de charme et de fraîcheur. Finale un peu courte.

2003 : nez plus discret. Bouche plus riche, à la matière crémeuse, mais bien équilibrée.

1996 : nez évolué sur la cire, le miel et les fruits confits. Bouche douce, élégante, avec une fine acidité.

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J'ai une affection particulière pour Suiduiraut. C'est le premier beau Sauternes bu de mon existence. Un 1945, rien que ça ;o) Il y a deux ans, j'avais bu un joli 1997.

2006 : nez subtil, délicat. Bouche ample, fine, alliant douceur et fraîcheur. Tout en nuance. Joli.

1988 : nez sur la truffe noire et la cire à l'ancienne. Bouche très ample, confite, avec un côté patiné qui lui donne beaucoup de charme. Légère amertume finale, pas vraiment gênante.

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J'ai des expériences plus ou moins réussies avec ce cru produit par un lycée viticole. Comme se présente-t-il aujourd'hui ?

2005 : nez sur des notes confites et la lanoline. Bouche ample, bien mûre, suave, mais équilibrée, sans lourdeur. Bien.

2003 : nez plutôt discret (caractéristique commune à beaucoup de vins de ce millésime). Bouche riche, opulente, avec une impression de too much, surtout en finale.

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Rieussec est considéré par beaucoup comme l'un des grands de Sauternes. Je suis donc curieux de le goûter...

Les Carmes de Rieussec 2003  : nez champignonné, légèrement confit. Bouche fine, tendue, assez légère et monolithique. Un vin d'apéro.

Château Rieussec 2004 : nez très fin, sur des notes confites et miellées, et une touche de chêne. Bouche riche, liquoreuse, assez opulente, bien équilibrée. La finale est un peu lourde.Vin à attendre pour qu'il se complexifie.

Château Rieussec 2007 : nez beaucoup plus expressif sur les fruits exotiques et la cire. Bouche très opulente, mais avec beaucoup d'élan, de tension, et une fraîcheur bienvenue. Matière riche, complexe, sans lourdeur. Un beau vin.

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Climens est considéré comme LE Barsac , et a beaucoup d'inconditionnels. Vais-je tomber sous le charme ?

2000 : nez subtil, floral, épicé, confit. Bouche ample, fine, élégante, à la matière douce, presque évanescente. Finale un peu lourde qui fait retomber le soufflé.

1998 : nez délicat, légèrement fumé. Bouche assez ample, manquant de corps et de matière. La finesse a ses limites, d'autant que la finale tourne court. Pas vraiment convaincu...

En conclusion, je dirais que je suis très agréablement surpris. Je m'attendais à plus de "caricature" de Sauternes : lourdes, sucrailleuses. En fait, la plupart étaient fins, délicats, avec beaucoup de fraîcheur. A croire que ces grandes maisons ont tenu compte du goût des consommateurs qui attendent des liquoreux plus de buvabilité. Mission réussie.

Commentaires
M
belle dégustation !
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S
Salut,<br /> même sentiment que toi sur le Climens 98. C'est franchement juste voire limite pour un Sauternes. <br /> stéphane
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Quand deux passions se rejoignent pour n'en faire qu'une: la gastronomie
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