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A boire et à manger
3 septembre 2006

La notion de complexité d'un vin, ou la quête du Graal

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Ce fut l'un des débats lancés sur le forum de la Passion du vin. Comment la définit-on, d'où peut-elle provenir, quels en sont les facteurs? Voici ma petite participation à l'édifice...

Un des vins les plus complexes que j'ai pu boire ces derniers temps est le Condrieu 2004 "les Chaillées2006_0714eric0076 de l'enfer" de Georges Vernay bu avec les Vinosophes. C'est un vin qui du nez jusqu'à la fin de bouche charme, étonne, surprend, fascine. Il y a une puissance évidente, mais aussi une délicatesse incroyable, semblable à de la dentelle. Les arômes de rose et de violette sont aussi légers et aériens que les pétales de ces fleurs. Arrivent ensuite des arômes de fruits mûrs, toute en retenue, sans ostentation. La bouche, elle, réussit l'exploit d'être à la fois soyeuse et cristalline, généreuse et subtile. Et la fin... Quelle fin! Cette sensation saline qui va crescendo et rappelle que ce vin si aérien, solaire dirais-je, s'est nourri aussi dans les profondeurs du granit de Condrieu. Superbe...

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Ce qui est à la fois rassurant et triste à la fois, c'est ce que cette perfection n'est pas reproductible. J'ai bu le 2003 de la même cuvée peu après: on retombe beaucoup plus dans les défauts du viognier: arômes un peu trop exacerbés, une certaine lourdeur en bouche, un manque de fraîcheur, et une absence de ces notes salines...

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La complexité est donc indissociable du millésime. Un bon cépage ne suffit pas. Un beau terroir non plus. C'est la somme de ces facteurs et de bien d'autres (mode de culture, vinification...) qui feront que le vin est complexe.

flouA travers la description de ce Condrieu, j'ai essayé de répondre aux questions de Nidal. Pour moi, un vin est véritablement complexe que s'il charme du début à la fin de la dégustation, et même dans les minutes, voire les heures qui suivent. En le sentant, on doit avoir envie de se noyer dans le verre pour être encore plus immergé dans ses parfums multiples. En bouche, la texture est aussi importante que les arômes, ainsi que la sensation de fraîcheur qui apportera un équilibre au vin. Et cet ensemble doit former un ballet chatoyant et harmonieux dans votre palais et se conclure par une finale à la hauteur, tel le bouquet d'un feu d'artifice...

Bon, ça c'est le complexe idéal. Mais il y a des vins au nez complexe et à la bouche "décevante". Des vins complexes mais pas forcément bons. Des vins à la texture complexe avec des arômes qui ne le sont pas (et inversement)...

Et il ya beaucoup plus de vins à la complexité "inaboutie" que du premier, hélas... D'où cette quête sans fin de l'amateur de vin à la recherche de son graal. Non pas le vin parfait, mais le vin qui va le bouleverser, et dont il se souviendra toute sa vie...

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