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A boire et à manger
27 mars 2006

Retour en Savoie

Samedi dernier a eu lieu la deuxième session de dégustation des vins de Savoie. Ambiance différente, plats différents, service des vins différents (température, ordre, carafage) et dégustateurs au 3/4 différents. Autant dire que la perception des vins fut, elle aussi, différente...

Apremont Vieilles vignes 2004, de René et Béatrice Bernard: je lui trouve plus de qualité que la dernière fois. Nez plus expressif (citron, pomme verte), bouche plus dense avec une impression crayeuse qui me fait penser aux chenins de tuffeau, plus grande persistance en bouche sur des notes de craies et de pomme verte.

Par contre, le deuxième (Chignin vieilles vignes 2004 de Pascal et Annick Quenard) s'en sort moins bien. Nez inexistant, bouche quasi mordante, avec un perlant prononcé et et des arômes de verjus (impression que le raisin est vert). Finale courte et acide... Brrrr...


Ces deux vins étaient servis avec des ramequins de pétoncles aux légumes.

En transition, fût servi (en aveugle) un Chignin Bergeron VV de Louis Magnin apporté par un convive. Alors que le contexte s'y prêtait, personne ne l'a placé en Savoie. Robe dorée, nez sur les fruits jaunes mûrs, bouche onctueuse et acidité tranchante. Beau vin, qu'il eût été intéressant de comparer aux autres Bergeron. Ce ne fut pas le cas...

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Puis arriva la Marestel 2002 de Dupasquier, sur un Reblochon en croûte de sel. Elle s'avéra parfaite. Nez complexe: agrumes confits, coing, angélique, résine... Bouche ample, fraîche, d'un grand équilibre, jouant sur le suave et le tranchant. Des notes terpeniques prononcées font irrésistiblement penser à un Riesling. D'autant que l'acidité marquée et la sécheresse finale constatée la dernière fois ne sont plus là. L'on reste dans l'équilibre jusqu'à la finale, de bonne persistance. Ce vin fait ce soir l'unanimité! Je l'imagine parfaitement sur un Mont d'Or cuit dans sa boîte. La conjugaision des arômes d'épicéa du fromage et de la marestel doit frôler le sublime!

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Le "Confidentiel" 2002 et le "prestige des Arpents" 2004 des Fils de Charles Trosset sont servis simultanément sur un civet de lapin. D'une façon générale, le 2004,a plus séduit que le 2002. Pour ma part, j'ai préféré ce dernier que j'ai trouvé plus dense, plus riche, plus plus, quoi ;-)

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Avec le fromage, arriva la Mondeuse 2002 de Gilles Berlioz. Un peu froide et pour ainsi dire pas carafée, elle ne se montre pas à son avantage. En réchauffant le verre, les arômes se font plus expressifs et élégants, sans atteindre toutefois la race de la semaine dernière. Pour beaucoup, le bois est trop présent et dérange. Ce soir, le vin est loin de faire l'unanimité, et je le comprends. Je suis loin d'être enthousiaste non plus...

Arrive un crumble aux pommes, raisins et noix pour accompagner les deux derniers vins. Ce soir, le Chignin Bergeron 04 de Pascal Quenard est à plus à son aise que la semaine dernière (plat différent? Non carafage?): nez d'abricot et de raisin bien mûr, bouche alliant fraîcheur et moelleux, bonne longueur... J'aime bien  :-)).

En comparaison, le Chignin Bergeron 04 du domaine G. Berlioz me paraît ce soir plus pataud, trop travaillé. Son nez de frangipane fait un peu too much, et la fraîcheur en bouche un brin défaut (température?). Bref, plutôt déçu. Je suis néanmoins persuadé que ce vin si beau la semaine dernière est un très bon vin. le contexte ne lui a pas convenu, voilà tout!...

Une soirée plus en demi-teintes, qui montre la complexité du service du vin, et la difficulté d'en tirer des conclusions fiables. Surtout dans le cadre d'un repas/dégustation, où les plats d'accompagnements jouent un rôle capital dans la perception du vin. Les boire seuls? Pourquoi pas? Mais je ne suis pas certains que l'on en tire un vrai plaisir... Ce sont pour moi des vins de Table, au sens noble, bien évidemment ;-)

Expérience enrichissante, en tout cas...

Commentaires
T
Une anecdote. Le Chignin-Bergeron de Magnin, immense dans les bons millésimes (pas toujours le cas en Savoie), avait une jour berné Poussier, Olivier, qui l'avait pris pour un grand bourgogne à l'aveugle. Hi,hi,hi. Vive la Savoie libre et vineuse!
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F
Sublime le reblochon en croûte de sel...
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M
juste comme ça j'ai trouvé ton repas beaucoup plus recherché que celui que tu nous montres là ! donc l'appéciation des vins était obligatoirement différente ! cependant il faut remarquer que ce repas rustique est typiquement savoyard donc devrait mettre en valeur les vins locaux ! ma conclusion qui n'engage que moi, qui ne suis en plus pas du tout une spécialiste des vins, c'est que les vins de savoie ont perdu leur typicité trop rustique pour gagner en élégance et qu'ils ressortent donc mieux sur des mets plus travaillés eux aussi !
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Quand deux passions se rejoignent pour n'en faire qu'une: la gastronomie
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